mercredi 14 août 2024

Élégies. Entre nuit et matin

J’aime assez cet instant, entre nuit et matin,
Quand un feu maladif rend les choses confuses ;
Tout n’est qu’une abstraction, un à-plat indistinct,
Des couleurs appliquées sans un blanc de céruse. 

Souvent les sentiments naissent sans vrais contours,
Sans qu’on les ait ourdis bien longtemps à l’avance ; 
Est-ce un sublime, un grand, un éternel amour, 
 Un feu de pacotille sans nulle survivance ?

On s’enflamme et pourtant ce béguin est obscur :
D’où vient-il, maraudeur, pour rançonner notre âme ?
 Ses desseins sont-ils clairs, hors des calculs impurs,
Car d’avance on ne sait ce qu’un vil esprit trame ?!

Ce matin, c’est le jour, sous forme d’un à-plat,
 Où rien n’est préconçu, sans l’ombre d’une esquisse ;
Journée, que seras-tu, maussade ou pur éclat ?
Quel devin prédira ton déroulé d’office ?

Depuis mon insomnie, m’apparaît un matin,
Esquisse au jour naissant, hors de toute idée-force ;
 C’est l’exquise beauté d’un projet incertain,
Avant l’aube portant bien des rêves en Corse.
Entre nuit et matin © Mapomme

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