vendredi 2 août 2024

Élégies. Ad vitam æternam

Des amis pour la vie, d’accord, mais jusqu’à quand ?
Il n’est de compagnie douce qui ne se quitte ;
Ad vitam, nous dit-on, en termes éloquents,
Oui, mais sans æternam, la durée est réduite !

Un arbre du maquis se croit vert à jamais,
Deux cent mille feuilles le drapant de verdure ;
À l’automne venu, tout vent mauvais permet
D’éparpiller les feuilles dont l’amitié perdure.

Pareillement s’en vont les amis d’autrefois,
Dont le vivace lien semblait impérissable ;
Adieu les beaux serments, les professions de foi,
Par la vague effacés car écrits dans le sable !

Qu’attendre des serments des inconstants ados,
Ne sachant ce qu’ils sont, où les conduit leur vie
Résumée à trois mots, métro-boulot-dodo,
Feuille morte en l’humus, aux forêts asservie ?

Bourrasque automnale, leurs pactes à tous crins,
Tu emportes soudain tel un fétu de paille !
À quoi bon les dépits, colères et chagrins ?
Fêtons les jours présents, lors de vaines ripailles.
Ad vitam aeternam © Mapomme
d'après Jan Harmensz van Bijlert

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