mardi 6 août 2024

Élégies. Vestiges de l'été

 Le mi-jour grisouillait sur les monts embrumés ;
Où est le moite été aux cieux d'un bleu céleste ?
Tout change et s'attriste, les chagrins exhumés
Fondant au grand galop en brigades funestes.

Les fléaux encapés, les yeux proéminents,
Sabre au clair et hurlant, mènent l'apocalypse
Sur les édens d'antan, l'enfer les piétinant,
Factices souvenirs que cette charge éclipse.

On rage, on souffre, on sue, rien n'est à notre gré !
Nos vestiges d'été sont comme ces visages,
Trop beaux, calmes, parfaits, et si bien intégrés
Qu'on voit sur les portraits, comme il était d'usage.

Le jour est écrasé par les cieux menaçants,
Qui de nacre ont drapé les monts de malachite ;
Des rumeurs d'agonie roulent leur mauvais sang
Et l'été oppressé sent la vie qui le quitte.

Voici le tournant d'août qui survient un peu tôt,
Et qui chasse les joies de nos touffeurs oisives ;
Ces grondements roulant d'attristants Mementos,
Annoncent les langueurs des brumes morosives.
Vestiges de l'été © Mapomme
Avec l'aide de Viktor Vasnetsov

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