vendredi 19 juillet 2024

Élégies. Tout le poids d’une absence

Au jardin, c’est l’hiver quatre saisons par an,
Et pas un seul été, ni printemps, ni automne ;
Maîtresse des blizzards, l’absence d’un parent,
D’un amour, d’un espoir, rend les jours monotones.

Tout paraît différent, au jardin sur la mer,
Malgré que tout y soit apparemment semblable :
Identiques, les jours offrent un goût amer,
Tels les fruits d’une année, sans raison décelable.

L’absence est un nuage, enténébrant les jours,
Laissant voir des soleils dont les rayons sont pâles ;
Sans même avoir migré vers des lieux froids et lourds,
On subit des fraîcheurs quasiment boréales.

La mer est capricieuse et le ressac éteint :
On boit une infusion qui réconforte,
Versant un peu d’été des pays levantins,
Sur la mélancolie que la distance apporte.

Quatre saisons par an, au jardin, c’est l’hiver :
Si le cœur est transi, jamais ne vient la neige ;
Sans arrêt, le gazon poussera dru et vert,
Tandis que sur l’humeur, l’absence tient le siège.
Tout le poids d'une absence © Mapomme
avec l'aide de John William Waterhouse (x3)

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