En fin de Moyen-Âge, on a vu apparaître
Deux funestes malheurs ayant marqué ce temps,
Qu’on aurait bien voulu n’avoir pas à connaître,
Dont un fatal fléau en tous lieux s’abattant.
Les pécheurs et les purs, les pauvres et les riches,
Sans distinction aucune se trouvaient tous punis ;
Pour calmer la peste, nul pater, nul fétiche,
Le monde se trouvait tout à fait démuni.
On ignorait alors les méfaits du commerce,
Qui amenaient d’Orient de sublimes tissus ;
Or, ce mal provenait de la Chine et la Perse,
Par tous les chargements des lieux lointains issus.
Un autre mal frappait l’humanité fragile,
Et il avait pour nom celui d’amour courtois ;
Galant, plaisant ma foi, mais hélas indocile,
Nous traquant par les bois, jusque dessous nos toits.
Des plus savantes cours jusqu’aux logis modestes,
Il répandit partout son amère liqueur !
Devrait-on craindre plus l’amour fou que la peste,
Qu’il fût courtois ou non, quand il ronge le cœur ?
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