samedi 27 juillet 2024

Élégies. L’éclat diurne aveuglant

Ébloui de soleils que j’avais trop zieutés,
Je voyais devant moi un fol essaim qui vole
De papillons du soir, messagers de l’été,
Tachant le bleu buvard d’ailes noires frivoles.

J’ai trop regardé l’or éclipsant la raison
Et troublant la vision de fantasmagories ;
L’été, le fol été, la plus fourbe saison,
Du néant fait paraître au grand jour des scories.

Ces papillons de Chine, issus de l’encrier
D’un divin estampier, gravent sur mes rétines
L’illusion d’un essaim qui viendrait fourmiller
Le plus céleste azur des nuées levantines.

J’ai dévoré tout l’or des rayons flamboyants,
À céciter les jours des printemps, des automnes,
Au point d’en devenir quasiment malvoyant ;
Mais j’enivre des feux mes rétines gloutonnes.

Cet éther azuré mélangé d’ormoulu
Est un poison très lent, porteur d’une mort sûre ;
Ce venin d’or riant aux fous est dévolu,
Qui cause à l’esprit sain de brûlantes morsures.

Seul, en la nuit venue, scintillent des diamants
Dans l’obscur infini, où des feux par myriades
Clignent sans m’aveugler, fort mirobolamment ;
Leur nombre est fabuleux : des trilliards de pléiades !
L'éclat diurne aveuglant © Mapomme

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire