mardi 30 juillet 2024

Élégies. Sous des cieux d’anthracite

 Ma jeunesse a été une mer tourmentée,
Qui n’a jamais connu d’horizons lumineux,
Aucun port apaisé, nulle baie enchantée,
Pas de nymphe au baiser qui soit vertigineux !

Démuni d’exotisme, comme d’îles lointaines
Dessinant le décor d’un nouveau paradis,
Je traquais les rêves d’utopique fontaine,
Bassin des naïades des contes de jadis.

Pardi, j’ai trop rêvé de ces îles mythiques,
Aux lagons bleu turquoise, au rivage ivoirin,
Paradis envolés faussement authentiques,
Aux palmiers attirant d’ensorcelés marins !

Les mers sont désertées, hors le cœur des abysses,
À l’outremer où vont sirènes et tritons ;
En cet abîme obscur, gardien des maléfices,
Quel mythe ensommeillé stérilement prie-t-on ?

Revenu sur la terre, où les cieux d’anthracite
Assombrissent tout rêve, je vaque dépouillé
Des légendes d’antan ; ce réel implicite
Voile de noirs brouillards d’anciens songes souillés.
Sous des cieux d'anthracite © Mapomme

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