« Dis, belle damoiselle
errant en la forêt,
Comment as-tu vécu sans
l’aide de personne ?
Je t’ai vue à la source,
au-dessus des marais :
Et tu t’y abreuvais, comme
une sauvageonne ! »
Ainsi parlait un soir un
écuyer épris,
Assis, genoux pliés, à la
belle inconnue,
Dans cet instant exquis, qu’il
estimait sans prix,
S’en trouvant séparé par la
mare menue.
On éprouve parfois un élan
étonnant,
Qu’on eût cru, voici peu, strictement
impossible ;
Les caprices du cœur en ça
sont passionnants,
Car il n’en est pas un qui
s’avère invincible.
Entre un noble écuyer,
potentiel chevalier,
Et une sauvageonne, en sa
forêt recluse,
Quelle sorcellerie
parviendrait à les lier,
Quelle potion magique en leur
esprit l’infuse ?
N’a-t-on pas vu, jadis, le roi
Cophétua
Se prendre de passion pour la
jeune mendiante,
Dont on ne put saisir ce qui
l’éberlua ?
Une étrange alchimie à
l’ardeur expédiente !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire