Qui n’a jamais rêvé un soir de
lune pleine,
Quand s’agite la mer, sans aucun
horizon ?
Vers les reflets dansants
l’éclat marin entraîne,
Mais cet obscur attrait est
une trahison.
Réitéré, le chant des flots d’écume
attire
Vers le large où règne l’abysse
ténébreux ;
Dans ces fonds, les âmes, damnées
ou bien martyres,
Vont, comme les poissons, les yeux
blancs et vitreux.
Est-ce un enfer marin, où
gisent les épaves,
Où des morts suppliant
poussent des cris muets ?
Les bateaux éventrés n’ont ni
mâts ni étrave :
Qui sait où le naufrage, en fait,
se situait ?
L’abysse est un bolge, auquel
la mort condamne,
Où les marins défunts taisent
leurs vains regrets ;
Là, tout n’est que silence et obscures
arcanes,
Sans qu’on puisse à ce sort espérer
un progrès.
Depuis le rivage, que l’ample
lune argente,
Qui peut imaginer l’horreur
des profondeurs ?
C’est l’onirique éclat de
la lune émergente
Qui revêt de magie les océans
grondeurs.
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