jeudi 4 juillet 2024

Élégies. Mes années vagabondes

Quelle indicible joie d’entendre en belle langue
Des rockeurs décrivant nos soucis journaliers !
Je sortais assez peu, les finances exsangues,
De mon studio miteux, en haut des escaliers.

Des trente-trois tours neufs, sur mon vieux tourne-disque,
Évoquaient mes soucis, mes interrogations ;
Se trouver au chômage était le plus grand risque,
Si l’on considérait le taux de l’inflation.

Je vivais, en ce temps, mes années vagabondes,
Changeant de communes pour trouver un boulot ;
Mes stages de six mois, dont mon CV abonde,
Me laissaient au chômage et au bout du rouleau.

Dieu merci ! les textes, comme les mélodies,
Éclipsaient quelquefois mon spleen persistant ;
Je me revois encor l’âme tout esbaudie,
Dans l’aveugle chambre d’un studio attristant.

Tous les Marcia danse me filaient la banane,
Et Bashung qui chantait Vertiges de l’amour,
Quand la solitude, qui des réduits émane,
Fait rêver, comme Ulysse, à un prochain retour.

Mes années vagabondes © Mapomme

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