jeudi 2 mai 2024

Sonnets sertis. Vous qui dormez dans l’ombre

De vieilles rancunes sommeillent sous le marbre,
Pour de vieux différends vraiment insignifiants.

Vous qui dormez dans l’ombre, sous la terre glacée,
Non loin des châtaigniers, dans l’éternel hiver,
Aux franges du maquis, l’âme enfin délassée,
Songez au temps perdu dans ces courroux divers !

Que de parents en froid, que d’heures dépensées,
Que de voisins fâchés pour un mot de travers,
Sans que n’en soit sorti quelque utile pensée
Avant que soient rongés le conflits par les vers.

Qu’importe qui a tort : dessous la terre humide,
Dans notre éternité d’éphémères humains,
Dans un linceul d’oubli, tout redevient limpide.

Prisonniers du passé, sans songer à demain,
Ayant gâché vos vies en des brouilles stupides,
Vous voici tous égaux, tout au bout du chemin.

Reposez tous en paix, sous les antiques arbres,
Dans l’éternel sommeil d’un enfer terrifiant.

Vous qui dormez dans l'ombre © Mapomme
D'après Gustave Doré et Peeter Huys

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