mardi 7 mai 2024

Sonnets sertis. Quel malheur d’être heureux !

Les grands auteurs ont eu des parents détestables,
Et n’ayant pas de bol, chez moi j’étais heureux.

On aime tant se plaindre en notre adolescence,
Égrenant les défauts de nos deux géniteurs ;
S’ils ne m’avaient choyé, ce depuis ma naissance,
De quels profonds romans j’aurais été l’auteur !

Mais, je suis hélas né, dans des réjouissances,
En des temps prospères, où votre serviteur,
Durant plus de quinze ans, se vit donner licence
De grandir sans jamais avoir pris de hauteur.

Je fuyais la maison, car étant fils unique,
J’éprouvais le besoin d’une communauté,
Toujours robinsonner me mettant en panique.

Trouvant des Vendredis, plaisants par maints côtés,
Je vivais bien peinard, sur mon île édénique,
Mais trop heureux, hélas, sans récits à conter.

On m’a trop fait de bien : quelle vie lamentable !
Par bonheur, j’essuyais un refus amoureux.

Quel malheur d'être heureux ! © Mapomme

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