jeudi 16 mai 2024

Élégies. Colosse aux pieds d'argile

Par les brèves saisons, nos vies se voient régies,
Saisons rythmant les ans d’un funèbre tambour ;
Comment ne serais-tu enivrée d’élégies,
Âme voulant aller dans le temps à rebours ?

Les oiseaux migrateurs, quand les chaleurs faiblissent,
Quittent l’été mourant pour un printemps lointain ;
Quand la brume et le froid imposent le supplice
De la vie qui, en nous, de jour en jour s’éteint.

Plus les saisons passent, plus les rêves trépassent,
Et les châteaux d’antan, peu à peu, ont croulé ;
Quel poison que le temps, dont l’effet nous menace,
Et qu’on sent crescendo dans les veines couler !

L’album de photos soulignent des absences,
Ceux des bonheurs passés, des erreurs, des non-dits,
Tourments et vains regrets de notre adolescence,
Jusqu’au jour de mourir, notre cœur vous maudit.

L’espace est infini et la vie si fragile :
Par cinq fois elle aurait quasiment succombé ;
Le monde est un colosse aux pieds faits dans l’argile,
Et rien n’est éternel : tout empire est tombé.

Colosse aux pieds d'argile © Mapomme
d'après Henri Martin

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