Faut-il te regretter, évanouie jeunesse,
À présent que nos os craquent de toutes parts ?
La vie est un torrent qui déboule trop vite
Et défilent les ans, laissant jadis plus beau
Qu’il ne le fut jamais, travers que nul n’évite ;
Le laid a disparu du fallacieux tableau.
Le poète soupire et sur les rues médite,
Pleurant le coupe-gorge obscur comme un tombeau ;
Ce changement n’a-t-il pas le moindre mérite,
Dis, cerveau d’un mortel, rétif aux temps nouveaux ?
À l’aune des années, on décrie la musique
Et les films récents, glorifiant les anciens ;
Embellir le passé nous rend-il amnésiques ?
Pleurez, si ça vous plaît, acteurs et musiciens,
Éliminant la lie âpre et peu esthétique,
Retenant le meilleur, poètes parnassiens !
Les peintres, dans leur temps, sans cesse reconnaissent
Le progrès, sans dresser d’illusoires remparts.
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