mercredi 8 mai 2024

Sonnets sertis. Infinies solitudes

Un orchestre jouait un gai refrain jazzy,
Mais nul n’était en joie sur la vaste terrasse.

Chacun songeait alors à quelque vieux regret,
Fantôme le hantant depuis bien des semaines,
Des mois, voire des ans, sans le moindre progrès
En vue de l’oublier, car l’onde le ramène.

L’onde de la marée des souvenirs aigrets,
Des vieux chemins de croix, des opiniâtres peines ;
Quoi qu’on fît contre ça, l’instant les intégrait
À un spleen inhérent à nos amours lointaines.

Nul n’osait affronter, la psyché d’un regard,
Celle de son voisin, où la nuit abyssale
D’un mal semblable au sien reflète un cœur hagard.

Vivre ensemble mais seul, chose paradoxale,
Est pourtant notre lot, bien qu’à tous les égards
La solitude soit une chose anormale.

Dans l’hiver passionnel nos cœurs restent transis,
Et de gaieté jazzy, jamais ne s’embarrassent.

Infinies solitudes © Mapomme
d'après 4 tableaux d'Edward Hopper

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