lundi 20 mai 2024

Élégies. Le baiser de la Mort

On connaît des gens qui, sans être des parents,
Méritent l’affection, se montrant sympathiques,
Toujours de bonne humeur et même se marrant
À un propos idiot, quelque peu drolatique.

Ces porteurs de soleil dans le quotidien gris,
Rient de nos jeux de mots, des mauvaises boutades ;
C’est un radieux printemps, parmi tous les aigris
Imposant leur rigueur, sans possible incartade.

La vie est un torrent qui éloigne les gens,
Faisant qu’on ne voit plus de tels êtres solaires ;
Le courant soudain rend nos chemins divergents,
Et on ne croise plus ces anges tutélaires.

Puis, s’éloignant de tout, las d’années de labeur,
On goûte un doux repos, assorti de hobbies ;
Tandis qu’on robinsonne en des vers absorbeurs,
Chez soi, un messager arrive et psalmodie.

Que ses mots soient maudits, car un soleil s’éteint
Fatalement frappé d’un mal inexorable !
Cerveau, est-il vraiment quelques vers opportuns ?
Face à la Camarde, tout mot est misérable.

Le baiser de la Mort © Mapomme
d'après Adolf Hering

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