mardi 7 mai 2024

Sonnets sertis. Les racines demeurent

Des fléaux du passé restent quelques racines,
Perdurant sous la glèbe, en vue de leur retour.

Qui se croit à l'abri des crimes d'une cause,
Commet, de bonne foi, une tragique erreur ;
Si le monstre est vaincu, ce n'est rien qu'une pause,
Car des œufs enterrés renaîtra la terreur.

Tant ronces que chiendent sous terre se reposent,
Pour resurgir plus fort et pour semer l'horreur ;
Ces insatiables maux, semeurs de jours moroses,
Reviennent des enfers, sans signe avant-coureur.

On le croyait enfoui, sous la ville détruite,
Mais voilà qu'il paraît, ridicule au départ ;
Il trace son sillon, sans que cela s'ébruite :

Il essaime et récolte ; on s'éveille trop tard,
Devant l'hydre en furie, et on songe à la fuite,
Alors que l'on devrait lui rentrer dans le lard.

Un peuple adorateur, devant l'hydre assassine,
Aux avis formulés, se plaît à rester sourd.

Les racines demeurent © Mapomme

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire