Le troupeau est mené par un pâtre amoral
Pauvres moutons bêlants que le félon abuse
Au son doux du pipeau le fourbe les amuse
Leur promet des prairies à l’éclat auroral
Le suivant sans savoir l’issue des mille ruses
Et la duplicité d’un filou pastoral
Ayant perdu tout cœur comme tout sens moral
Pour tout pré ce Judas leur prévoit l’arquebuse
Adieu les oliviers des collines tétons
Les aubes irradiées de soleils ondulants
La vallée si docile où s’endort le troupeau
Le berger a dépeint un Eden de béton
Où des astres rougeoient d’un faux feu pétulant
Sur des maisons d’acier clignant sans nul repos
Sur les pavés pluvieux la troupe des piétons
Rêve de champs de blé et d’un azur brûlant
Tandis que des camions vident leur entrepôt
Le berger félon © Mapomme
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