mardi 24 avril 2012

Sonnets couronnés 1. A l’aube du monde


A l’aube du monde sur les empires disparus

Vole un gypaète loin des champs reconquis

Le miteux bateleur a rimé la comptine de Circé

Et dansent les démons comme ombres sur le mur

Depuis les rives levantines un dragon gronde

La noirceur de l’ennui sur les mondes réels

Le nez dans la fange je pêche l’infini

Loin des cités d’acier


A l’aube du monde


J’ai foulé le brin pâle aux aubes de rosée
Comme un ancien cueilleur dans nos tous premiers temps
Cherchant sur les chemins par les bords des étangs
Des baies acidulées à ma vue exposées

Dans les fatals fourrés me donnant la nausée
Je trouve un cadavre fétide et inquiétant
Je songe en frémissant au fauve le guettant
Et à la mort laissant des chairs décomposées

Des fruits mûrs et des baies j’extrais le suc acide
Ainsi que le rêveur pressant les jours chagrins
Distillant l’élixir qu’ici nul n’élucide

Je vais par la clairière humant à pleins poumons
Je cueille l’hibiscus et quelques tamarins
Le cœur léger et pur comme source des monts

 Aube du Monde © Mapomme

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