A l’aube du monde sur les empires disparus
Vole un gypaète loin des champs reconquis
Le miteux bateleur a rimé la comptine de Circé
Et dansent les démons comme ombres sur le mur
Depuis les
rives levantines un dragon gronde
La noirceur de
l’ennui sur les mondes réels
Le nez dans la
fange je pêche l’infini
Loin des cités
d’acier
A l’aube du monde
J’ai foulé le brin pâle aux aubes de rosée
Comme un ancien cueilleur dans nos tous premiers temps
Cherchant sur les chemins par les bords des étangs
Des baies acidulées à ma vue exposées
Dans les fatals fourrés me donnant la nausée
Je trouve un cadavre fétide et inquiétant
Je songe en frémissant au fauve le guettant
Et à la mort laissant des chairs décomposées
Des fruits mûrs et des baies j’extrais le suc acide
Ainsi que le rêveur pressant les jours chagrins
Distillant l’élixir qu’ici nul n’élucide
Je vais par la clairière humant à pleins poumons
Je cueille l’hibiscus et quelques tamarins
Le cœur léger et pur comme source des monts
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