La filature n’est plus, depuis des
décennies,
Partie
sous d’autres cieux, laissant sur le carreau
Les
ouvriers du coin, grâce
aux petits génies
Qui
auraient dû finir derrière les barreaux.
C’est
une épidémie, comparable à la peste
Qui
a frappé le Nord et le monde ouvrier,
Et
rien pour l’en guérir, nul envoyé céleste,
Ni
miracle soudain, à force de prier.
On
ne pourra tirer des plans sur la
comète,
Tant
la tempête vient jeter sur les brisants
Le solide
bateau ; le profit malhonnête
Séduit
le nautonier tel un phare luisant.
Ainsi,
tout est ruiné, englouti
par l’écume,
La
cruauté des temps, et les rêves détruits
Voient
sombrer dans les flots les avenirs posthumes,
Plongeant
vers l’abysse lentement et sans bruit.
Le
boulot file ailleurs, où à bas prix on tisse,
Des
fringues à deux sous, s’usant en peu de mois ;
Il
n’est plus un patron qui chez nous investisse,
Et, en son
avenir, l’ouvrier n’a plus foi.
mardi 22 avril 2025
Élégies. Le boulot file ailleurs
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