dimanche 20 avril 2025

Élégies. Aux sombres temps soumis

Il faut avoir connu une époque dorée,
Où le monde avançait vers l’horizon radieux,
Puis avoir traversé une crise abhorrée
Pour enfin parvenir en un passage odieux,

Pour regretter l’espoir qui dans l’ombre subsiste.
Nous voici en l’hiver, tels de frileux oiseaux,
Regardant le sol nu, sous des cieux gris et tristes,
Et des renards lapant de troubles mortes-eaux.

Déboussolé, le monde en chemin se fourvoie,
Le bonheur d’autrefois se révélant sans prix ;
Si d’habiles marins sur l’océan louvoient,
Les malheureux terriens par les flots sont surpris.

Pièce interchangeable, l’humain est une merde,
Qu’on piétine et qu’on trait, sans le moindre respect ;
Dans l’open space affreux, tant de rêves se perdent
Car on n’ose songer, ne vivant plus en paix.

Nous sommes crucifiés au cadran de l’horloge,
Bossant certes moins bien dans ce théâtre ouvert ;
Songeant aux temps passés, toujours on s’interroge
Sur le sombre avenir et l’éternel hiver.


Aux sombres temps soumis © Mapomme

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