Il espérait nous voir avec la corde au cou,
Les
pieds et les mains liés, soumis devant le monde ;
Pérorant,
le faux roi nous
emplit de dégoût
Puisque
tous ses rivaux à la hache il émonde.
Nous
voici suspendus aux propos délirants,
Car la planète entière, à dessein, il insulte ;
Nul
ne peut décrypter dans les mots du tyran
Les
longues logorrhées d’un tel esprit inculte.
Tous
les peuples devront venir se prosterner,
Pieds
nus sur le pavé et en robe de bure,
Devant
le maître altier
qui veut nous gouverner,
Nous
traînant dans la boue et nous couvrant d’ordures.
Il
a un plan, dit-on, mais comment le
sait-on,
Puisque
dans le brouillard, au hasard il navigue ?
Il
prédit l’avenir, à grands coups de menton,
Et
nul ne peut savoir ce que son âme intrigue.
Dans
le froid, allons tous en bourgeois de Calais,
Des
cités asservies, les grandes clés remettre ;
Tous
les mois à venir nous paraissent bien laids,
S’il
nous faut nous soumettre à un si fruste
maître.
D'après Auguste Rodin

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