vendredi 4 avril 2025

Élégies. Aux morts qui sont tombés

Il n’y a plus de sang, il n’y a plus de corps,
Mais les gens, en passant, avaient posé des roses,
Là où étaient tombés des dizaines de morts,
Sous un feu sans pitié en ce lundi morose.

Un jour sombre en Irlande et à Gaza des mois,
Un jour en Israël, des années en Ukraine,
Et l’horreur en Iran, qui fait naître un émoi :
S
i puissante est la nuit, si vivace est la haine !

L
es fleurs se sont fanées, sans que naisse l’oubli,
Et aucun assassin, ivre de ses massacres,
Ne vivra impuni, - c’est un fait établi ! - ,
Sans pouvoir y couper par un vain simulacre.

Contre une évolution, un pouvoir résolu
Ses Gardiens en moto à tous les coups dépêche ;
Dictant d’obscures lois, ces vieillards révolus
Affrontent les jeunes qui les battent en brèche.

En Iran, on combat le pouvoir des mollahs,
Qui égraine des lois d’un monde misogyne ;
En France, on s’agite, pour mettre le holà
En portant ce voile, sexiste à l’origine.


Aux morts qui sont tombés © Jack B. Yeats
Bachelor's Walk, in memoriam (National Gallery of Ireland)

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