vendredi 6 octobre 2023

Sonnets sertis. Un triste air de piano

Sa cousine jouait un morceau de Chopin :
D’un pas félin, revint un ancien vague à l’âme.

Un soir de récital, voici bientôt dix ans,
On lui avait transmis une étrange missive ;
Un être cher parti en un lieu séduisant,
Guidé par une idée quelque peu impulsive,

Avait décrit des lieux plus que dépaysants ;
Parfois, il évoquait des tribus agressives,
Puis il se fit plus rare et peu sécurisant,
Et se tut d’un seul coup, la laissant bien pensive.

Elle avait lu ce mot, ce soir de récital
Annonçant son décès de troubles paludiques,
Pour rechercher ailleurs un faux désir vital.

Au son doux de Tristesse, curieux choix mélodique,
Elle retint ses sanglots ; « mort dans un hôpital
Dans la jungle » annonçait le courrier fatidique.

Pourquoi jouer Tristesse qui lui disait sans fin :
« Se remet-on jamais, quand disparaît la flamme ? »

Un triste air de piano © d'après William Merritt Chase

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