mardi 24 octobre 2023

Sonnets sertis. A l’aube du possible

Lorsque j’étais enfant, je croyais tout possible,
Tant la science avançait à vrais pas de géant.

L’homme allait dans l’espace, à l’assaut de la Lune,
Ou du monde inconnu des silences marins,
Où régnaient autrefois le dieu des flots Neptune
Et les vierges de l’onde à l’éclat ivoirin.

Les cerveaux enfantaient des idées opportunes,
Qui devaient apporter, dans le présent serein,
À tout innovateur, bientôt gloire et fortune ;
Au fourreau demeuraient tous les glaives d’airain.

Et puis, voilà qu’un jour, d’un coup le monde change :
L’inventeur au placard, règne le biznessman,
Qui, balayant le rêve, offre un piètre challenge.

La télé nous fourgue ce tout nouveau shaman,
Au clinquant plaqué or, sans les vertus de l’ange,
Au rictus révélant les crocs d’un doberman.

Un gadget pour projet laisse un goût indicible,
De l’espace plongeant vers l’abîme béant.

A l'aube du possible © Mapomme

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