vendredi 13 octobre 2023

Sonnets sertis. Le mal qui nous dévore

Pourrons-nous terrasser le mal qui nous dévore,
Tourmentant le sommeil et les jours harassants ?

Nous allons accablés du fardeau de nos chaînes,
Simples fétus charriés dans l’onde d’un torrent,
Car chaque aube est pareille : aube ancienne ou prochaine ;
Nous affrontons les jours, esclaves implorants.

Tous les chevaliers morts, une entité malsaine
Règne sur les pensées, de néant colorant
Jours et nuits, car le mal ne quitte pas la scène ;
Jusque dans le sommeil, il agit, dévorant.

Fort du Graal de l’espoir, revenant de sa quête,
Est-il un chevalier, pouvant nous délivrer
De l’éternel tourment qui, sans cesse, nous guette ?

Qu’il nous livre le rêve apte à nous enivrer,
À grandes eaux lavant, et le cœur, et la tête,
Pour qu’au jour nous allions enfin désenfiévrés.

Qu’il donne une potion née de la mandragore,
Pour conjurer l'Ennui qui nous ronge les sangs.

Le mal qui nous dévore © Edward Burne-Jones

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