vendredi 6 octobre 2023

Sonnets sertis. Mettre son âme à nu

Il lisait un poème à un cercle d’amis
Qui, sans dire un seul mot, analysaient ses rimes.

Son style et ses thèmes leur étaient fort connus,
Mais ils l’écoutaient tous, dans un fervent silence ;
Sans tricher, l’écrivain mettait son âme à nu
Et ils le pousseraient toujours vers l’excellence.

L’équilibre parfait, par bonheur obtenu,
S’éclipsait aussitôt, malgré sa vigilance,
Car vouloir mieux que mieux, s’avérait malvenu ;
Plus haut que le sommet, dans le vide on s’élance.

Si le modèle exhibe un corps sans oripeaux,
Le poète dévoile au lectorat son âme,
Et on le voit sans fard, au travers de la peau.

Même vêtu des vers que traçait son calame,
Il apparaissait nu, sous le couvert des mots,
Avouant ses erreurs, ses espoirs et ses drames.

Oubliant ses printemps, aux automnes soumis,
A quoi bon les brouillards, sans un bonheur en prime ?

La lecture © Théo van Rysselberghe

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