jeudi 12 octobre 2023

Sonnets sertis. Tout l’or des champs de blé

Tout l’or des champs de blé s’est enfui de Florence,
Et le plaisir des yeux est parti avec lui.

Le cœur éteint du peintre a perdu sa lumière,
Car il battait plus fort lorsqu’elle paraissait ;
Comme après la douzième, a sonné la première :
Heure, ton morne glas, tout espoir effaçait.

Rosace, tu semblais une rose trémière
Que tenait son soleil, la San Par qui passait,
Florentine Aphrodite à la blonde crinière ;
Ce chef-d’œuvre vivant jamais ne le lassait.

Depuis quand avait-on, le droit de disparaître,
À peine à vingt-trois ans, pour l’éternel sommeil,
Quand le Printemps venait sur son tableau de naître ?

Depuis quand tenait-on sous terre le Soleil
L’empêchant d’éclairer d’éclats d’or les fenêtres ?
Aube, ton jour frémit, aujourd’hui sans pareil.

Comment voler sans elle et nourrir l’espérance,
Puisque ses cheveux d'or seront baignés de nuit ?

Tout l'or des champs de blé © Mapomme
D'après Sandro Botticelli

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire