lundi 2 octobre 2023

Sonnets sertis. Au bord du précipice

Au bord du précipice, il se tient, si fragile ;
Trop profond est le gouffre et fascinant son chant.

Vertige, d’où viens-tu pour hanter la mémoire ?
Quand finit la chanson, il sera comme mort
Et des notes suivront, nées de son répertoire,
Sinon c’est le néant, torturé de remords !

L’orchestre joue la suite et l’ample salle est noire,
Sans savoir si, assis, quelqu’un l’écoute encor ;
Si loin s’envole un soir le spectre de la gloire,
Dès que sur ses lauriers la vedette s’endort.

Vestiges du passé, au fond de quel abîme
Avez-vous disparu ? On croit qu’à l’infini
L’empire durera et il se voit victime

De l’oubli du public qui soudain le punit ;
Il chante dans la nuit de quelque salle infime
Et, sans raison, il est par tous ses fans honni.

L’ange, chutant d’un coup, colosse aux pieds d’argile,
Dans cet endroit miteux sent la fin s'approchant.

Au bord du précipice © Mapomme

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