mercredi 18 octobre 2023

Sonnets sertis. Le paria de la ville

Il faut avoir vécu des mois, tel un paria,
Honni dans la cité, allant ainsi qu’une ombre.

Ces mois-là, on apprend qui sont les vrais amis,
Les faux-culs tout ravis de cette déchéance,
Hier buvant un coup et jouant au rami,
Et soudain vous traitant sans nulle bienséance.

On médit, concevant mille crimes commis,
Puisque vos anciens biens sont vus avec méfiance ;
Sur l’heure, on vous conçoit aux tribunaux promis,
Bientôt emprisonné, avant même l’audience.

Vos tout premiers amis, restent à vos côtés,
Quand serpents et cafards, au grand jour se révèlent ;
De la tourmente en cours, c’est l’utile beauté.

Du fond de votre cœur et de votre cervelle,
Ils savent, sans serment, que vous n’avez fauté,
Car d’anciennes vertus enfantent les nouvelles.

Puis, n’étant pas traîné jusqu’au commissariat,
Vers l'égout, peu à peu, les cafards fuient en nombre.

Le paria © D'après Sandro Botticelli

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