dimanche 22 octobre 2023

Sonnets sertis. Le veau providentiel

Même s’il n’est fait d’or, idolâtrer un veau
Est un aveuglement fréquent en temps de crises.

Face aux nouveaux périls venant nous menacer,
On recherche un sauveur, sans voir ses dents pointues ;
À mère-grand songez, puisque par le passé,
Il l’a croquée d’un coup de sa gueule dentue.

N’adorez nul sauveur, même s’il vient tracer
Des horizons radieux, et que, l’âme abattue,
Vous croyez que, lui seul, peut nous débarrasser
Des terribles tourments d’une crise impromptue.

Qui est-il ? Que veut-il ? Par vos propres efforts,
Ne pouvez-vous agir, montrant la résilience
D’une nation œuvrant pour sauver son essor ?

Ne concluez jamais de périlleuse alliance,
Menant à des excès, dont un peuple ne sort
Qu’en payant de son sang la funeste expérience.

Évitons de plonger dans l’erreur à nouveau,
Pour n’avoir pas, demain, la pire des surprises.
Le veau providentiel 
© Mapomme
D'après Francis Picabia

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