vendredi 27 octobre 2023

Sonnets sertis. Sur un chêne être assis

Je me trouvais assis contre le tronc immense
D’un chêne qui avait bien plus de huit cents ans.

Je semblais un grillon sur une jambe humaine,
Sur cet arbre paru dans les âges lointains
Des croisés, des Mongols, loin de la Paix Romaine ;
Un demi-siècle bref de vécu palotin,

Face au Mathusalem des pentes cismontaines,
Qu’est-ce, à bien y songer, hors des piètres destins ?
Il faudrait que l’on boive à l’absconse fontaine
De jouvence, pour voir qu’il n’est rien de certain.

J’allais insignifiant, dans la mer simple goutte,
Sans emprise sur rien, subissant les courants,
Tout bonnement inapte à choisir d’autres routes.

Des gouttes semblables, que je vois m’entourant,
Protestent et s’écrient, mais nul ne les écoute :
Dans leur regard pâlit l’ultime espoir mourant.

Ta sève me transmet, (est-ce pure démence ?),
Une once de raison, tel un don apaisant.

Contre un arbre être assis © Mapomme

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