vendredi 5 avril 2024

Sonnets sertis. Nectar du fût percé

Tout cœur s’étonnera de ce qu’à peine libre
Un peuple veut qu'un flot de sang se voit versé.

Au lieu de se forger un futur équitable,
Il fait souffler un vent de terrible rancœur ;
C’est un fleuve furieux qui renverse la table,
La rage emportant tout, vaincus comme vainqueurs.

Les anciens opprimés, pauvres et misérables,
Montrent leur face sombre et l’aveugle vigueur
D’iniques tribunaux à la haine incurable,
Aux arrêts submergés de sanglante rigueur.

Où est l’éclat divin née des aubes radieuses ?
Où sont les lendemains d’éternel âge d’or ?
Le rêve est emporté par la vengeance odieuse,

Quand l’Idéal se perd, sans qu’on fasse un effort ;
Le peuple s’égare sur la voie insidieuse,
Et l’intérêt commun, dès lors, se verra mort.

Le sang des rébellions, pour lequel des cœurs vibrent,
Ne pourra se laver si le vase est percé.

Nectar du fût percé © Mapomme

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