jeudi 25 avril 2024

Sonnets sertis. Ivresse de la danse

Les danseurs s’enivrent d’un air virevoltant
Et leur sang bout du feu de la passion extrême.

Ils en oublient le monde, en suivant les violons,
Et se frôlent leurs corps dans l’étreinte amoureuse ;
C’est un plaisir soudain, un frémissement long,
Quand le désir jaillit des notes langoureuses.

Que le trait de l’archet traverse le salon
Et transperce les cœurs de notes savoureuses ;
De l’ivresse exhumée par un accord félon,
Ressuscite en l’esprit une plaie douloureuse.

Oh ! ce parfum cueilli sur un long cou offert
Promettrait-il un cœur jouet de l’allégresse
Ou un de ces tourments sorti droit des enfers ?

Il suffit d’un faux pas, un brin de maladresse,
Pour que ce tourbillon nous laisse un goût amer,
Par un manque de tact ou l’excès de tendresse.

Que perdure à jamais le vertige exaltant,
D’un si fugace instant de communion suprême !

Ivresse de la danse © Mapomme
D'après Camille Claudel et Jan Brueghel le Jeune

Je trouve cette sculpture plus sensuelle que Le Baiser de Rodin.

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