lundi 1 avril 2024

Sonnets sertis. Le portrait du paraître

Félon est le reflet, vierge de tout défaut,
Car cet inverse nous, chaque jour, se déprave.

Qui s’en vint dérober cet idéal portrait
D’un jeune être éternel en ses primes années ?
Pressentant du futur, où cet ado entrait,
Une sublime vie, belle fleur, s’est fanée.

Tous les jeunes espoirs sont hélas peu concrets,
Mais l’illusion d’avril est l’utopie innée
Que forge une âme pure, en un recoin secret ;
Peu à peu, l’utopie en nous s’est débinée.

Avant que l’amertume ait sculpté sur nos fronts
Les sillons des regrets, un excellent artiste
Figera les espoirs dont nous nous enivrons.

Avant que nous soyons d’affreux matérialistes,
Qui, au démon de l’or, leur âme livrerons,
Gardons ce portrait pur d’un fier idéaliste !

Que ce portrait prouve qu’en nous tout sonne faux,
Quand vierges nous irions, sans un seul péché grave.
L'éternelle jeunesse © Mapomme
d'après Le portrait de Dorian Gray (film de 1945)

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