dimanche 7 avril 2024

Sonnets sertis. Fabriques d’assassins

La religion n’est pas l’indéniable danger,
Car la foi modérée peut éclairer une âme.

Le goût du sang est-il dans quelque livre saint
Ou bien les boniments nés d’une propagande ?
Si un clan répandait de tortueux desseins,
Par de haineux discours qui l’autre vilipendent,

Qu’il inspire et fabrique un groupe d’assassins,
Pour raison politique et non point pratiquantes,
Il ferait des guerriers de croyants spadassins,
Aveugles qui croiraient aux prêches convaincantes.

Ils iraient l’âme pure, au nom de Dieu tuant ;
Voilà bien deux mille ans qu’on juge des impies,
Pour les exécuter, sans motifs concluants,

Mais, autre est la raison, en notre cœur tapie.
Si juste est cette action, pourquoi ce sang puant,
Sur nos mains, n’est lavé et que, l’âme assoupie,

Chaque nuit des spectres viennent nous déranger,
Et ces défunts païens sans cesse nous condamnent ?

Fabriques d'assassins © Mapomme
d'après Jean-Léon Gérôme

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