vendredi 20 décembre 2024

Élégies. Tant nous marquent les ans

Quel est ce visage que reflète la glace,
Me dis-je ensommeillé, fourbu dès le lever ?
Les ans cruellement ont imprimé la trace
D’un avenir morose au goût d’inachevé.

La marche du progrès n’a plus le même zèle,
Du pétrole à Reagan, - cow-boy anti-impôts -,
Lesquels conjointement lui ont brisé les ailes,
Ralentissant à mort son superbe tempo.

Tout a foutu le camp, le boulot, la croissance,
Tandis que les rupins allaient aux paradis,
- Fiscaux, ça va de soi -, où en toute indécence
On fait payer les gens qui n’ont pas un radis.

Comme nos illusions
, nos gueules se délitent,
Sans qu’on puisse empêcher la marche du destin ;
Nos forces de jadis chaque jour périclitent,
N’ayant pour horizon qu’un futur indistinct.

La cheminée envoie une
lumière douce
Qui m’éclaire en partie et très peu le salon ;
L’ombre qui m’entoure, vers le néant me pousse,
Tant nous marquent les ans, laquais du temps félon.


Tant nous marquent les ans © Mapomme

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