Tu t’apitoies, Charles, sur les rues de Paris
Que tous ces grands travaux jour après jour
effacent ;
Sous les pas du futur, le passé dépérit
Et, de nos souvenirs, il ne reste plus trace.
Au pays parfumé,
un monde s’est ouvert
À
ton regard gourmand, renaissant sous ta plume :
Pourquoi regrettes-tu ces
rues noyées d’hiver,
Ces boyaux tortueux que nul soleil
n’allume ?
C’est
un démon sournois qui vient ronger nos cœurs,
Maître de nos soupirs, de nos fausses extases,
Et qui rend beau le laid,
cependant que, moqueur,
Il enlaidit le beau, en
génie de l’emphase.
Nous sommes tous ainsi, pleurant un autre temps
Que vierge réécrit la plume du mensonge ;
Un amour souffreteux, maigre élan haletant,
Sous les ors mémoriels, d'un faux tourment nous
ronge.
La
fourbe nostalgie qu’attise le Malin
Repeint les souvenirs de coloris grandioses,
Donnant à la toquade un éclat opalin,
Illuminant les cieux des soirées de pluviôse.
dimanche 22 décembre 2024
Élégies. Le Maître des soupirs
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