Après une tempête, on soigne les vivants,
On
enterre les morts et puis on les remplace ;
Mais pour un mort
tombé, il faudra bien souvent
Des dizaines d’années pour
effacer les traces
Du cataclysme affreux qui frappa tout à
coup.
Sitôt que tombe un arbre, il faut de la patience,
Des
jours, mois et saisons, pour retrouver le goût
D’aller se
promener et reprendre conscience
Que manquent les absents,
certes
renouvelés,
Mais sans que soit comblée
cette terrible perte.
Manquent au rendez-vous quantité
d’appelés,
Sans lesquels la forêt nous semblera
déserte.
Passent les décennies,
sans que de nos esprits
Le
souvenir s’efface : on ressent comme un vide,
Semblant
inexplicable, et on est tout surpris
De
marcher en forêt, en restant
impavide.
On
se souvient qu’ici, au lieu d’un jouvenceau
Se dressait un Goliath,
roi des hautes chênaies,
Et
nous ne serons plus, après bien des assauts,
Pour
revoir un géant où nos pas nous menaient.
samedi 28 décembre 2024
Élégies. Juste après la tempête
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