lundi 18 décembre 2023

Sonnets sertis. Une épuisante aisance

Épuisée, la danseuse a besoin d’une pause,
Tant est meurtri son corps, accablé par l’effort.

La passion seule aidant à subir la torture,
Quitte à pleurer parfois, quand tout s’arrête enfin
On mesure à quel point la discipline est dure,
Si l’on ne veut pas voir tous ses espoirs défunts.

Le profane public croit que c’est par nature
Que l’aisance à ses corps dès la naissance vint ;
Or l’exercice peut donner à l’ossature
La grâce confinant à un talent divin.

Mais, si existe un don, une aptitude innée,
Il n’est pas un seul art, sans travail quotidien,
Qu’on forge par passion, et ce sur des années.

Toute facilité du seul labeur provient,
Quand bien même l’aisance a paru spontanée :
Il n’est pas un seul don qui ne viennent de rien.

La grâce des danseurs, sur les efforts repose,
Seul bon génie œuvrant dans les arts et le sport.

Une épuisante aisance © Edgar Degas

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