C’est une Gorgone, dépourvue de charme,
Pétrifiant tout mortel qui croise son regard.
Nourrissant un dépit, plus profond que l’Abîme,
De haine elle est ivre, comme d’un vin spécieux ;
Une sanglante rage à tout instant l’anime
Et les têtes tranchées sont des trophées précieux.
Pourtant, nous ignorons ses impulsions intimes,
D’où sourdit sa fureur, née d’anciens contentieux ;
Voici longtemps, le monstre a-t-il été victime ?
Sur ce point les écrits demeurent silencieux.
Parfois c’est la folie, dont l’irruption consterne,
Et on peut retourner en tous sens la question :
Rien ne vient éclairer un peu notre lanterne.
Les savants avancent nombre de suggestions,
Où tout et son contraire, assez souvent alternent :
Nul ne sait la cause d’une sanglante action.
Un acte criminel sans cesse nous désarme :
Est-il un monstre en nous, prêt à tous les écarts ?
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