mardi 26 décembre 2023

Sonnets sertis. Le prince de la nuit

Je rôde en la maison, au milieu de la nuit,
Et me couche à une heure où s’approche l’aurore.

Vais-je imiter ce roi, fuyant l’horreur du bruit,
Au réel préférant le doux parfum du songe ?
La vérité du jour, féroce le détruit,
Acide très puissant qui chaque rêve ronge.

Je vais en mon palais, en prince de la nuit,
Et cherche à mes questions d’impossibles réponses ;
Tel Louis en son temps, que dévorait l’ennui,
Entendait résonner bien des coups de semonces.

Bâtissant, quand d’autres forgeaient mille canons
Pour s’en aller détruire et essaimer la guerre,
Propre à se faire ensuite un funeste renom.

Nulle illustre épopée, comme on en fit naguère,
Pour rallier une armée, sous un seul gonfanon,
Et sauver le pays en posture précaire.

L’humanité écume et aucun feu ne luit,
Pour allumer l’espoir à quelque sémaphore.

Le prince de la nuit © Mapomme
D'après August von Heckel et Ferdinand von Piloty

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