jeudi 7 décembre 2023

Sonnets sertis. Ce que laisse un guerrier

Ulysse avait tout fait pour demeurer chez lui,
Avant d’être contraint de partir pour la guerre.

Auprès de Calypso, durant sept ans bien longs,
Il songeait à son fils ainsi qu’à son épouse ;
Attendait-elle encor cet Ulysse félon
Et, malgré les années, était-elle jalouse ?

Il éprouvait souvent un désespoir profond,
Songeant à leurs ébats, à sa brune peau douce :
De tels puissants liens si souvent se défont,
Car le désir charnel avec le temps s’émousse.

C’était une fusion par l’accord et l’ardeur,
Un sommet sans pareil, au niveau de l’extase ;
D’autant qu’ils se trouvaient tous deux dans leur verdeur.

Il ressentait toujours ces étreintes grivoises
Dérobées par la guerre et le temps maraudeur ;
Remettra-t-il son fils, si jamais il le croise,

Ce que laisse un guerrier, telle une eau s’est enfui,
Et les années perdues ne se rattrapent guère.

Ce que laisse un guerrier © Joseph Wright de Derby

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