Le général vainqueur s’est soudain assoupi,
Et froisse les lauriers qui son haut front couronnent.
Un triomphe souligne un succès absolu
Qui devra aboutir à une paix durable ;
Or, sans elle, un accord n’aura rien résolu,
Causant à la concorde un tort irréparable.
Pourquoi coiffer le front d’un laurier superflu,
S’il n’accorde au vaincu qu’un rôle misérable ?
Faut-il qu’à tout jamais un traité rude exclut
Une possible union au talion préférable ?
Vainqueurs d’un jour soyez, dans la joie, harmonieux,
Évitant de semer, sur les labours des guerres,
Les fruits de la jeunesse offerts à qui mieux mieux.
Tant de sang a coulé dans les conflits, naguère,
Pour des confins abstraits, quand l’accord ingénieux
Aurait pu éviter les vindictes vulgaires.
Sur un empire éteint la mémoire a croupi,
Et les hymnes guerriers en mille lieux claironnent.
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