lundi 11 juillet 2011

Parfums de Vacances




Tout au cœur de l'été, dans l'air chaud et pesant,
Soudain, de gris nuages, présages inquiétants,
Obscurcissaient le ciel, et annonçaient l'orage,
Dans l'azur endeuillé, zébré d'un feu de rage.

Et, lors de ces fureurs, passagères bruyantes,
Nous attendions, craintifs, dans la clarté fuyante,
Que la foudre et le feu, la colère de Dieu,
Soient enfin remplacée par un soleil radieux.

Alors, nous descendions, impatients, délivrés,
Afin de respirer, afin de s'enivrer
De l'odeur subtile de la terre mouillée,
Ouvrant le lourd porto, aux charnières rouillées.

Nous regardions couler un petit ruisselet,
Tandis qu’il évasait l’éphémère filet.
Nous marchions, tout joyeux, dans ce courant soudain,
Ainsi que des géants, dans le torrent des nains.

Nous admirions, songeurs, l'arc-en-ciel merveilleux,
Déclinant ses couleurs dans le ciel camaïeu.
Les flaques boueuses masquaient-elles le vide
D'un gouffre hideux et noir, plein de monstres livides ?

La sandale en plastique entrait, en frémissant,
Dans l'eau trouble et glacée, avec ravissement.
Nous détournions le cours marron des eaux de pluie,
Vers de noires fourmis, régiment ennemi.

On s'amuse de rien, on s'amuse de tout ;
Le temps coule sans fin, quand on est jeune et fou.




Parfums de vacances © Mapomme

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire