lundi 4 juillet 2011

Les champs d'horreur



Mon Dieu ce monde va dans l'orage et le sang
En cherchant à tâtons son chemin hésitant
La lueur de l'aube toujours nous est promise
Mais la nuit est si longue et l’aurore est remise

La seule lumière c'est celle du canon
Qui troue qui tue qui gronde enflammant l'horizon

Sortant des ténèbres des armées en haillons
Sous le ciel bas d'hiver serré comme un bâillon
Etripent égorgent et prolongent la nuit
Attendu en Messie l'espoir toujours s'enfuit

Le soleil va venir mais nous ne savons quand
Le couvercle de plomb de l'ombre est si pesant

Au nom d'une croyance ou au nom d'un drapeau
Pour un bout de région la couleur de la peau
Des cadavres puants laissés par les moissons
Des féroces légions qui ont toujours raison

Exhalent dans les airs cette haleine fétide
Celle des champs d'horreur des océans de vide

Entendez-vous au loin le bruit des tiroirs-caisses
Des marchands de canons des semeurs de détresse
A des gamins armés ils volent leur enfance
Qui au milieu des morts perdent leur innocence

Car les amis d'hier aujourd'hui s’entre-tuent
Pris dans le tourbillon d'un torrent impromptu

Mon Dieu regardez-nous ramper comme des vers
Repus de sang de chairs et repus de misère
Combien de temps encor irons-nous sans espoir
Avant d'enfin sortir de la nuit du brouillard

Le monde est une arène où l'homme est aussi bien
Le lion rugissant que le martyr chrétien




Légions d'horreur © Mapomme



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