lundi 11 juillet 2011

Les reines-claudes




Je peux gratter la terre, et encor, et toujours :
Ils sont bien enterrés, pour longtemps, les beaux jours.
Pouvoir jouer tranquille et m'accrocher aux branches,
Dans le cours silencieux d'un éternel dimanche.

Monter dans le prunier chargé de reines-claudes
Et manger goulûment les vertes émeraudes,
Sans avoir attendu qu'elles soient enfin mûres ;
Avoir des coliques, et en rire, bien sûr.

Des mûres picorer, sur les piquants buissons,
En saignant quelquefois, sans cesser la moisson,
Et garder sur la peau, aussi doux qu'un baiser,
Le sang bleu indigo de la baie écrasée.

Aller par le chemin, pour grimper dans les branches,
Dans la quête sucrée de belles figues blanches.
Le soir, dans les jardins, venir voler des fruits
Interdits, donc meilleurs, et fuir au moindre bruit.

Les souvenirs fruités de l’éternel été,
C’est la Nature aimante, un verger enchanté,
La simple liberté d’aller sans se presser,
Un parfum plus profond que les quelques fessées.




Nancy and me © Mapomme



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