mardi 26 juillet 2011

Le bœuf-frère


 

J’erre dans un labyrinthe plus inextricable
Que celui de mes pensées.
Un dédale où le dadais déambule en sandales.
Ah, taisez-vous :
Ma belle Ariane est repartie comme une fusée,
Et a rembobiné son fil, sous prétexte qu’on la pelote,
Tandis qu’un déveinard à la mine ôte or.
On avait donné au minot tort,
Mais la thèse est battue en brèche.
Le fils de Minos, quasi divin, sûrement bovin,
Est occis, mort, - sublime ignominie.
Son assassin casse des dalles,
Mais demeure dans le dédale où il meurt.
Il perd ses repères et périt car ses ailes ont fondu.
En fondant la triste cire obstrue l’issue du labyrinthe.
Oh ! Que cire est fatale même avec un certain cachet.
Le sot muni d’un seau peut y faire un saut :
Mais comment entrer sans briser les sceaux ?
Ce saint bol signifie l’interdit.
Celui qui entre laisse tout espoir.
A sa sortie, on tord l’amant.
A sa sortie, la mort l'attend.
Aussi laissons les minotaures
Errer dans les sombres recoins
Des âmes inassouvies.
Peu nous chaut l'ire des guerriers ;
Aimons nos tendres amoureuses,
Sans perdre le fil des hymens.
Dans la toile, comme un insecte,
Laissons-nous prendre par le coeur.
Ne les oublions pas sur la rive
Pour un piètre trophée.
Mieux vaut filer le parfait amour
Que d'en croquer pour une amazone.
Les cœurs d'artichaut si légers,
Culs cousus d'or et fils d'Egée,
Ont l'amnésie fort aisée
Ne pouvant comprendre un cœur pur.
Pris dans leur éternel dédale,
Ils perdront toujours les pédales,
Préférant l'éclat de l'airain,
A une belle chute de reins.

Dans le dédale © Mapomme

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