Assis à l'entrée d'un magasin
Le clochard ronchonne dans son coin
Rageur il fixe une femme âgée
Exposant ses perles en rangées
Promenant un toutou sur le trottoir
Humant les roues Drôle d’arrosoir
Elle foudroie d'un regard mondain
Depuis l’Olympe de son dédain
La misère étalée dans la rue
Dans les coins et recoins répandue
Les clodos d’antan ne venaient pas
Troubler les cœurs au moindre frimas
Ils étaient vieux pleins de vin et sales
Ils avaient l'esprit laid immoral
Mais à présent ce sont les déchets
Les laissés pour compte sans regret
De la calibreuse de la vie
Qui tourne et trie vaste loterie
Dans leur regard on lit la rancœur
Sourd élixir oxydant les cœurs
Voyageurs débarqués sans égard
D'une ligne qui n'a plus de gare
La machine à broyer les humains
Les écrase et malaxe sans fin
Comme un feu de forêt sous le vent
Elle file et nous laisse impuissants
Les troncs calcinés n'ont eu pour tort
Que d'être sur son chemin de mort
L'homme jeune sort son calepin
Lit les mots de son autre destin
Dans sa vie plus douce que bohème
Qu'il écrivait encor des poèmes
La vieille dame digne © Mapomme
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