lundi 22 janvier 2024

Sonnets sertis. Parfum de l’impossible

Serait-il, ici-bas, un rêve plus exquis
Qu’un amour au subtil parfum de l’impossible ?

Si, dans l’ancien herbier, la fleur perd son parfum
Et sa vive couleur n’est plus qu’un reflet terne,
Au temple du passé, tout souvenir défunt
Garde l’intense éclat que n’ont pas les modernes.

C’est l’éperdu regard, naviguant aux confins
Du vertige espéré, quand la crainte gouverne :
Souverain souvenir, dont le cœur a tant faim,
Ne mets au grand jamais ce désir tu en berne.

Tout l’être palpitant a tant soif d’un frisson
Et craint l’obscurité de ce béant abîme,
Ambivalent élan que nous tous nourrissons.

On lit dans le regard ce doux supplice intime,
Quand sur un fil ténu, frileux, nous avançons,
Craignant d’un seul faux pas de se trouver victimes.

Notre herbier mémoriel se trouvera conquis
Par l’ingénu non-dit d’un élan ostensible.

Parfum de l'impossible © Mapomme
D'après le film de Charles de Meaux et le regard de Fan Bingbing

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